Nutri-Score au menu, un repère bienvenu

Le cadre fait rêver. Au milieu de la pinède, en pleine nature, à une dizaine de kilomètres de Cannes. Sous le soleil d’hiver, certains élèves déjeunent même en terrasse. Vincent Menardo, directeur de la restauration, présente les lieux : « C’est un self différencié. L’élève peut composer son plateau sans être limité, ce qui permet de varier ses trois repas de la journée. » Elya, 15 ans, est attablée avec sa bande de copines de la section internationale italienne. Toutes accordent beaucoup d’importance à la qualité de la nourriture. « Ma mère est très attachée au Nutri-Score et au bio, raconte Elya. Je regarde le menu en arrivant au self puis je choisis en fonction de mon appétit. Le Nutri-Score m’aide à savoir si ce que j’ai choisi est bon ou pas pour moi ! ». Tatiana acquiesce : « Je regarde le Nutri- Score parce que j’ai du cholestérol. C’est une information importante pour moi. »
Ma mère est très attachée au Nutri-Score et au bio, raconte Elya. Je regarde le menu en arrivant au self puis je choisis en fonction de mon appétit.
« Dès la Troisième, les élèves sont très attachés au contenu de leur assiette », commente Vincent Menardo. Une génération plus consciente de l’importance du bien manger et demandeuse de transparence... mais aussi une génération « Notations » qui ne jure que par les meilleures notes. Or, certains aliments essentiels sont notés D. « Les jeunes mangent plutôt équilibré, note Christine, infirmière scolaire au CIV, mais il faut continuer à expliquer les bienfaits du fromage parce que comme il est noté D, les jeunes filles, surtout, ont tendance à faire trop attention et à supprimer cette source de calcium ». Un écueil dans lequel avoue être tombée Sirine, élève en CPGE scientifique. « Au début je me suis fait avoir !, raconte-telle. Comme j’écartais tout ce qui était noté D, j’avais complètement éliminé les produits laitiers de mon plateau, sans m’en rendre compte ! Heureusement j’ai lu plus attentivement les flyers qui expliquent le principe du Nutri-Score et j’ai compris que je faisais fausse route. »
Tous les élèves le confirment : la pédagogie est essentielle pour comprendre l’enjeu du Nutri-Score et contrer la dimension psychologique des aliments mal notés. Elya poursuit : « Le Nutri-Score nous aide à faire des choix mais avant tout, on se fait plaisir ! Entre un fruit noté A et une crème au chocolat notée D… bah on va prendre la crème au chocolat, évidemment ! » Une question d’équilibre que Badr, bientôt 18 ans, a vite résolu. « Moi, je regarde le menu, le Nutri-Score… puis je fais selon mon intuition ! Comme je suis végétarien et sportif, j’aime naturellement manger sainement. » Au menu ce jour-là, deux plats remportent les suffrages des jeunes convives : le chili con carne bio, noté B, et le magret de canard, noté D.
Le Nutri-Score nous aide à faire des choix mais avant tout, on se fait plaisir !
Sweats à capuche et écouteurs aux oreilles, David et Eden dévorent leur magret. Ces deux élèves de Première le savent, combiner magret-frites et beignet au chocolat en dessert ne compose pas forcément le plateau le plus équilibré. Le Nutri-Score ne leur est pas inconnu. « Mes parents m’en ont parlé et en CM1 on avait eu une intervention là-dessus, explique Eden. Mais si ça a l’air bon, je prends du D, tant pis ! On a beaucoup de cours, la pause déjeuner, c’est pour se faire plaisir ! ». David poursuit : « C’est important d’avoir ces informations pour pouvoir manger sainement. Mais quand on a la chance d’avoir du magret à la cantine, on ne regarde pas sa note au Nutri-Score ! »
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