Concevoir des recettes aussi saines que réconfortantes : une vocation pour la Cheffe Stacy Wiroll

Quand elle était petite, Stacy Wiroll ne ratait pas une émission de la célèbre cheffe américaine Julia Child. « Elle traitait la nourriture avec respect. Elle pouvait rendre un poulet rôti passionnant. Le poulet rôti, c’est très simple. En même temps, ça peut être vraiment délicieux. » Ces émissions culinaires, qu’elle regardait avec son père depuis le salon familial dans le Wisconsin, ont eu un impact durable sur la jeune Américaine. « Grâce à des chefs comme Julia Child ou Jacques Pépin, qui pouvait twister une vinaigrette en l’accommodant simplement d’herbes du jardin, j’ai compris que la nourriture n’avait pas uniquement pour fonction de remplir l’estomac. » Pourtant, une fois le bac en poche, ce n’est pas vers les fourneaux que Stacy Wiroll se tourne. La jeune fille se destine alors à une carrière médicale. Un job étudiant comme serveuse dans un grand restaurant agit comme un détonateur. « Je suis rentrée chez mes parents aux vacances de printemps et j’ai dit à ma mère : je vais m’inscrire en école de cuisine ! Je suis partie étudier à Minneapolis et quand j’ai obtenu mon diplôme, c’était comme une évidence, j’avais trouvé ma place.
Si j’utilise du tofu dans une salade, je vais le paner au four et préciser dans le menu qu’il est croustillant. Tout de suite, ça donne plus envie !
Stacy Wiroll, Cheffe responsable de l’innovation, Elior North America
Cuisiner à la fois sain et bon, c'est avant tout une question de plaisir
De la médecine à la cuisine, la jeune femme tisse un lien naturel : « Il y a une synergie entre les deux, le service que l’on rend à la personne ». En effet, cette cheffe responsable de l’innovation culinaire chez Elior North America tient à ce que ses convives se régalent tout en mangeant le plus sainement possible. Une cuisine bonne pour la santé n’est pas rébarbative, tel est son credo. « Le préjugé a la dent dure. La nourriture "healthy" serait fade, sèche, bref, pas bonne. Ce n’est pas vrai ! ».
Pour convaincre les convives qu’un plat peut être à la fois sain et bon, il suffit d’un peu d’imagination. La cheffe l’affirme dans un large sourire : « Ce n’est rien de très extravagant. En fait, il faut travailler l’appellation et l’image. Si j’utilise du tofu dans une salade, je vais le paner au four et préciser dans le menu qu’il est croustillant. Tout de suite, ça donne plus envie ! » De même, rajouter du yaourt grec dans la recette de la sauce ranch d’une vinaigrette permet de baisser son apport en sodium et d’apporter quelques protéines. « Pour moi, cuisiner, c’est faire plaisir à mes convives et mon but, en fi n de compte, est de réaliser quelque chose de super bon ! Le défi, c’est que la recette que je vais élaborer pour tel burger ou telle salade doit pouvoir être répétée à l’identique dans toutes nos cuisines à travers le pays. » Un défi qui n’effraie pas du tout Stacy Wiroll, bien au contraire. Débordante d’énergie, elle affectionne tout particulièrement le travail d’équipe qu’implique son statut de chef en charge du développement et de l’innovation. « Mon rôle est de préparer nos chefs en leur apportant tout ce dont ils ont besoin pour réussir les recettes.
Bien manger, c’est sain, mais pas seulement pour le corps. Pour l’esprit aussi.
Stacy Wiroll
Plaisir des papilles, réconfort de l'esprit
Ses premiers ustensiles de cuisine ne l’ont jamais quittée. D’abord, à 15 ans, un moulin à poivre, échangé contre un pull reçu à Noël. Puis, une machine à faire des pâtes, demandée expressément cette fois, pour Noël, toujours. La nourriture a toujours été une affaire de famille pour Stacy. « Même si ma famille dans le Mid-West est plutôt branchée viande-pommes de terre, avec des rations de légumes et de fruits pour les enfants surtout ! Il faut trouver un équilibre. Bien sûr que ça demande un effort de manger sain, mais j’adore aller au Farmer’s Market du coin, acheter de superbes produits et les cuisiner ». Avec la crise sanitaire actuelle, manger sain a pris une autre dimension. « Bien manger, c’est sain, mais pas seulement pour le corps. Pour l’esprit aussi. Ces derniers mois, je n’ai pas pu voir ma famille autant que d’habitude. Pouvoir cuisiner et partager des repas à distance, même en appel vidéo, apporte beaucoup de réconfort par ces temps d’isolement. La cuisine rapproche les gens. »
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