Comment valoriser nos déchets alimentaires ?

« Les déchets alimentaires proviennent de la préparation de nos plats en cuisine ou des restes dans les assiettes de nos convives : ce sont des biodéchets et ils peuvent être facilement valorisés », explique Antoine Bregou, responsable nationale achats chez Elior. C’est le cas partout en France, où les équipes Elior en cuisine trient les épluchures de fruits et légumes, les restes de viande ou de pain. « Le volume de biodéchets triés est estimé à 1 400 tonnes par an », ajoute Antoine. Ces déchets sont ensuite collectés et envoyés dans des centres de tri à quelques kilomètres des cuisines et des cantines scolaires. Une fois collectés, ils sont valorisés de trois manières différentes.
La première manière de valoriser ces biodéchets est la transformation en biogaz, via la société Moulinot notamment. « Nos équipes collectent et trient 1 500 kg de déchets alimentaires par mois », souligne Caroline Hamel, responsable communication chez Moulinot. Une partie est réduite en soupe de déchets puis données aux agriculteurs-méthaniseurs partenaires et locaux (77). Dans le processus de méthanisation, cette soupe de déchets organiques est placée dans des cuves fermées, sans contact avec l’air extérieur. Ces cuves sont comme l’estomac d’une vache, on les appelle les digesteurs. Elles produisent du biogaz, qui est transformé en gaz de ville ou carburant. « Nous relions ainsi l’urbain et le rural, sans recourir à du gaz qui viendrait de l’autre bout de la planète », ajoute Caroline.
Ces déchets peuvent également être valorisés en électricité. « Via la micro-méthanisation, la matière organique se dégrade et dégage du biogaz, ensuite utilisé pour produire de la chaleur et de l’électricité », commente Cécile Piquemal-Thibault, responsable Biodéchets et Méthanisation chez Sepur. Dans les Yvelines, cette société transforme 1 000 tonnes par an de biodéchets en électricité verte.
Les composts liés aux déchets alimentaires sont plus riches pour nos agriculteurs, qui recherchent cette qualité nutritive pour leurs champ.
Enfin, dernière solution, le compost. « Chez Sepur, nous laissons également une partie des biodéchets fermenter sur notre plateforme de compostage. Durant 12 semaines, ils vont être mélangés à des déchets végétaux et se dégrader naturellement », explique Cécile. Ce compost est ensuite utilisé par les agriculteurs aux alentours pour nourrir leurs sols. « Les composts liés aux déchets alimentaires sont plus riches pour nos agriculteurs, qui recherchent cette qualité nutritive pour leurs champs ». Côté Moulinot, une partie des déchets collectés est également compostée et mise en sac pour des particuliers ou des professionnels. Ce dernier procédé, plus long, ne peut être une solution unique. C’est pourquoi il est combiné avec le procédé de méthanisation.
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